L’utilisation des techniques de mémorisation au quotidien – Exemple d’un athlète


Deux années de pratique intensive des sports de mémoire m’ont permis d’acquérir une solide maîtrise des techniques de mémorisation. Grâce à elles, je peux désormais les appliquer au quotidien, retenir ce que je veux et, surtout, choisir consciemment ce que je souhaite garder ou non. J’ai décidé de vous présenter aujourd’hui toutes les techniques que j’utilise au quotidien pour mémoriser absolument tout ce qui m’intéresse avec peu d’efforts.


I – L’attention

La plupart des personnes n’ont pas une « mauvaise mémoire ». La principale cause de l’oubli est en réalité l’inattention. Autrement dit, ce n’est pas que vous oubliez les informations qu’on vous présente : vous ne les avez simplement pas retenues dès le départ !

C’est pourquoi, au quotidien, je m’efforce de concentrer mon attention sur ce que je découvre. Cela passe par deux méthodes principales :

  • La curiosité : je ne me contente pas de ce qu’on me dit, je cherche à en savoir plus.
    Exemple : « J’ai une amie qui travaille pour la radio – waouh, incroyable ! Mais pour quelle radio exactement ? Sur quelle émission ? »
  • L’emphase : lorsque je lis un livre, écoute un podcast ou visite un musée, je suis attentif à ce que je souhaite retenir. Ainsi, je retiens mieux ce que j’ai choisi de mémoriser consciemment.
    Exemple : « Parmi les dix peintures de cette salle, la dernière que j’ai vue est celle qui m’a le plus touchée. Je vais retenir le nom du peintre et sa date de réalisation ! » (et dans cet exemple, je ne retiendrai rien des autres œuvres).


II – L’encodage

L’encodage correspond à la manière dont nous intégrons l’information dans notre mémoire. Plusieurs principes sont essentiels :

  • La mémoire sémantique: j’essaie dans la mesure du possible de créer des connexions logiques avec d’autres informations que je connais déjà. De ce fait, les liens que j’ai créés auparavant seront réemployés ! Exemple : Maurice de Vlaminck était très proche de Matisse. Puisque je sais déjà que Matisse appartient au courant du Fauvisme, cela me permet de retenir que Vlaminck fait aussi partie de mouvement artistique.
  • La clé pour encoder dans la mémoire épisodique, la visualisation : Tout passe par la visualisation : lorsque je lis ou écoute quelque chose, je prends le temps de l’imaginer. Cela active mes sens et facilite l’encodage.
    Exemple : « C’est Adolphe Thiers qui a réprimé la Commune de Paris. Je m’imagine la scène : Thiers, au chaud à Versailles, observant les communards, énervés, dans le froid. »
  • La question magique : pour les informations difficiles à mémoriser (principalement les noms), j’utilise la méthode proposée par Nicolas Marcenac et Sébastien Martinez : À quoi cela me fait-il penser ? J’associe le mot ou le chiffre à une image ou une idée.

Trois exemples :

  1. La ville de Mamers est dans la Sarthe → j’imagine ma maman discutant philosophie avec Jean-Paul Sartre.
  2. Le Parmesan a peint La Madone au long cou → je visualise un long morceau de parmesan en collier de la Madone.
  3. La capitale du Venezuela est Caracas → j’imagine une carapace de tortue sortant de mes veines.
  • Le système majeur pour les dates : cet outil permet d’associer des sons aux chiffres. Par exemple, 8-6-2 correspond aux sons [v], [ch], [n], ce qui me fait penser au dieu hindou Vishnou. Ainsi, quand je lis que Claude Debussy est né en 1862, j’imagine immédiatement Vishnou jouant du piano debout et assis en même temps (Debu-ssi, vous voyez le jeu de mots ?).

Pour en apprendre plus sur le système majeur.


III – La répétition

Si je n’y repense plus, les données encodées s’effacent inexorablement. D’où l’importance de la répétition — ou, comme j’aime dire, remettre un coup de peinture.

  • Parler de ce qu’on a appris : une première répétition naturelle consiste à partager l’information autour de soi (le soir avec sa famille, le matin avec ses collègues). Cela favorise la mémorisation et renforce l’encodage (voir : la méthode de Feynman). Mais cette seule répétition ne suffit pas pour lutter contre l’oubli à long terme.
  • La répétition espacée : cette méthode consiste à revoir les informations à intervalles croissants. Personnellement, j’utilise l’application Anki pour cela. Je crée une carte mémoire avec une question au recto et la réponse au verso.

Anki est efficace pour plusieurs raisons :

  1. Comme je cherche à créer de nouvelles cartes, mon attention augmente lorsque je lis ou écoute un contenu : je suis à l’affût des informations à retenir.
  2. Au moment de créer la carte, j’y ajoute un moyen mnémotechnique (visuel ou d’association).
  3. Lors de la révision, chaque itération remet un nouveau « coup de peinture », jusqu’à ce que l’information soit parfaitement acquise.

Exemple de carte Anki avec un mot de vocabulaire. Ici la réponse est Tympan et on y a assigné deux questions : Une première qui correspond à la description du mot et une seconde qui est une photographie d’un Tympan.

Pour en apprendre plus sur la répétition espacée.


Conclusion


La mémoire n’est pas un don mystérieux réservé à quelques-uns : c’est un muscle qui se travaille. En appliquant ces méthodes simples, vous reprenez le contrôle sur ce que vous choisissez de retenir.  Et croyez-moi : cette liberté, c’est un vrai plaisir au quotidien.

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